20 mai 2020

Pauline Tilly - Innovation

Professionnels du bâtiment : les 3 niveaux du BIM à connaître

Vous n’avez pas pu répondre à cet appel d’offre car vous ne travaillez pas en BIM ? Vous avez déjà entendu parler de cette méthode  mais vous ne savez pas par où commencer ? Il existe trois niveaux d’utilisation, appelés aussi «niveaux de maturité». Les connaître vous aidera à aborder cette nouvelle façon de travailler en toute sérénité.

Qu’est-ce que le BIM ?

Le BIM est une méthode de travail basée sur la collaboration de plusieurs entreprises autour d’une maquette numérique. Cette définition laisse apparaitre les trois éléments essentiels de la démarche : la maquette numérique 3D, les informations qu’elle contient et les échanges entre les intervenants sur le chantier (ou travail collaboratif). Il existe donc différents niveaux d’utilisation de chacun de ces trois éléments, qui sont à chaque fois une étape vers le « tout BIM ».

 

  » BIM = Maquette numérique + base de données + nouvelle façon de travailler « 

 

Et comme pour tout changement, adopter le BIM en tant que processus complet ne pourra pas se faire en une seule fois ! Avant de rentrer dans le détail des 3 niveaux d’utilisation du BIM, il est important de savoir que la majorité des acteurs français aujourd’hui se situent (ou sont au-delà) d’un niveau de base appelé aussi « niveau 0 ». A ce stade, on ne fait pas du BIM. Les différents acteurs du projet de construction ou de rénovation vont utiliser des plans papiers ou des modèles en 2D. Les échanges entre les entreprises ne sont pas structurés et vont se faire sous format papier ou numérique (scanner, mail…). Tout le monde ressaisie les informations selon ses propres besoins !

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Niveau 1 : le niveau « Lonely BIM » ou BIM isolé

BIM niveau 1

Ce niveau introduit la modélisation d’une maquette numérique, réalisée et actualisée généralement par l’équipe de Maîtrise d’œuvre. Pour la plupart des entreprises et artisans, la 2D est toujours utilisée individuellement pour produire de l’information. La 3D ne sert généralement qu’à visualiser les concepts. Dans ce cas, il est nécessaire de s’équiper au minimum d’une visionneuse « BIM », application ou logiciel souvent gratuit, qui permet de lire la maquette 3D. Chaque acteur du projet met à jour ses données indépendamment mais cela n’empêche pas un échange de données sous format numérique (parfois en utilisant des plateformes de mise à disposition de fichiers). Clairement, à ce niveau, on ne fait toujours pas de BIM. Les échanges de données, lorsqu’ils existent, ne sont pas standardisés et ne sont donc pas exploitables automatiquement d’un acteur du projet à un autre.

 

Niveau 2 : la collaboration commence !

 

La différence essentielle avec le niveau 1 c’est la manière d’échanger les informations. Pour cette nouvelle étape, les données auront un format commun, ce qui facilitera les échanges entre architecte, bureau d’études et entreprises. Chaque objet de la maquette (ou composant physique d’un bâtiment, tel qu’un mur ou une porte) est non seulement représenté en trois dimensions, mais contient aussi ses propriétés et attributs : résistance mécanique, transmissivité thermique… Tous les objets sont reliés entre eux. Si l’un est modifié, toute la chaîne bouge ! Chaque acteur du projet va pouvoir concevoir son propre modèle 3D. Il aura également accès aux maquettes numériques des autres intervenants. Il pourra donc vérifier la cohérence de sa maquette vis-à-vis des autres. Chaque maquette métier est stockée sur un serveur partagé, élément essentiel du travail collaboratif. Entreprises et artisans, vos salariés devront être sensibilisés au BIM et formés. C’est probablement ce niveau qui sera le plus utilisés par les acteurs dans les années à venir !

A lire également : Comprendre le BIM en 3 minutes !

 

Niveau 3 : Celui des grands projets !

 

Ici tous les acteurs travaillent en utilisant un seul et même modèle sur une maquette de référence, via une plateforme collaborative ou un serveur centralisé qui fournit la base de données à l’ensemble des parties prenantes. La collaboration est donc permanente et la synthèse est faite en temps réel. Des outils spécifiques et du personnel très formé sont nécessaires pour réussir cette étape du « tout BIM » ! Ce niveau du BIM est actuellement testé sur de grands projets par des acteurs de référence, mais il est loin de constituer le quotidien des entreprises du bâtiment (même si le même principe s’applique déjà dans certains secteurs industriels).

 

Le niveau 2 sera le niveau qui va se généraliser au cours des prochaines années en France. Dans d’autres pays il est déjà devenu obligatoire pour les marchés publics. Mais faire du BIM pour du BIM peut s’avérer une perte d’énergie et de moyens. Identifiez d’abord vos besoins par rapport à vos marchés et à votre métier. Examinez ensuite les coûts et les bénéfices que vous en tirerez. Et surtout, implantez le BIM étape par étape, en faisant adhérer vos équipes ! Allez plus loin dans vos connaissances sur le sujet en téléchargeant notre guide.

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